Visite de Riga
 

Capitale de la Lettonie, Riga est avec ses 850 000 habitants, la plus importante ville des 3 états Baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie).

Cette cité au bord de la mer Baltique a connue une histoire riche, mouvementée et souvent tragique.

Après les années noires du communisme, le pays et sa capitale ont accédé à l'indépendance en 1991.

 

 

Petite histoire de la ville

Fondée en 1201 par l'Ordre des Chevaliers Livoniens, Riga acquiert son indépendance en 1561, avant de tomber aux mains des Polonais puis des Suédois.

 

Après la "Guerre du Nord" qui opposa la Suède à l'Empire Russe du Tsar Pierre 1er, la ville est rattachée à la Russie en 1721.
Durant le 18ème et le 19ème siècle, Riga a connue une croissance importante, de par sa forte position maritime au nord de l'empire Russe.
Devenue un centre industriel majeur, Riga occupe, après Moscou et St Petersburg, la troisième place économique de l'Empire. En 1905, la ville joue un rôle important lors de la première révolution Bolchevik de 1905.
Occupé par l'Allemagne en 1917, la Lettonie accède à l'indépendance à la fin de la Première Guerre Mondiale.
 

Le XX ème siècle

Suite à la signature du pacte de non-agression Germano-Soviétique,
l ’Armée Rouge occupa le pays en 1940 et y installa un régime communiste : le 5 août 1940, la Lettonie devint l'une des républiques de l'URSS.

Bien qu’elle fut occupée par l'Allemagne de 1941 à 1945, elle réintégra l'URSS qui poursuivit alors son processus de soviétisation. Pendant toute la période stalinienne (1930-1953), la russification forcée, les déportations massives et l'industrialisation – qui a amené des dizaines de milliers d'immigrés soviétiques –


Le pont d'Octobre,sur
la rivière Daugava


Le quartier de la gare

ont bouleversé l'équilibre démographique au point où, de tous les États baltes, la Lettonie détient aujourd’hui le plus fort taux de russophones: 33,5 %.
 

Le monument de l'indépendance

L'indépendance

La libéralisation politique en URSS, avec l'arrivée de Gorbachev, à la fin des années quatre-vingt, raviva le nationalisme letton. Le gouvernement letton proclama l'indépendance en mai 1990 et le gouvernement soviétique la reconnut officiellement le 6 septembre 1991.

 
En Lettonie, comme dans les 2 autres pays Baltes, le rétablissement de l'indépendance ne s'est pas fait sans violence.
Ainsi, en 1991, les forces spéciales du ministère soviétique de l'Intérieur (OMON) ont pénétré en Lettonie et ont causé la mort de plusieurs Lettons, ce qui n'a fait que renforcer la volonté d'indépendance.
 

La vieille ville

L'architecture de Riga s'est adaptée aux courants de l'architecture mondiale, tout en préservant ses traditions locales. La vieille ville a ainsi gardé le caractère compact des villes médiévales fortifiées.

Les immeubles et les ensembles architecturaux de la vieille ville de Riga sont de plusieurs styles différents :

Roman, Gothique, Classiques, Éclectiques, Baroques, et surtout "Art Nouveau".

 

 

La cathédrale du Dôme

Fondée en 1211, le "Rigas Doms" est, sur le plan architectural, un amalgame de style du XIIIème au XVIIIème siècle.
Interdits durant la période soviétique, la première messe célébrée en 1988, constitua un événement majeur de la Perestroïka.
A l'intérieur, on peut découvrir un orgue gigantesque, doté de 6800 tuyaux de métal et de bois, datant de 1880. Le "Riga Doms" abrite aussi un musée, et il est possible de monter dans la tour (70m) pour découvrir la ville.

 

 


L'Opéra de Riga
La lettonie, la citoyenneté et l'Europe

12 ans après son indépendance, la Lettonie souhaite aujourd'hui rejoindre l'Union Européenne. Malgré une grande avancée sur la plan économique, les problèmes de citoyenneté demeurent,

ce qui n'est pas sans poser de problème pour son adhésion à l'Union Européenne.

La citoyenneté lettonne est accordée aux personnes qui l'avaient obtenue avant le 17 juin 1940 ainsi qu'à leurs descendants. Les immigrés russophones qui sont arrivés massivement en Lettonie après la Seconde Guerre mondiale devaient avoir résidé au moins 16 ans en Lettonie et réussir un examen de letton pour pouvoir acquérir la nouvelle citoyenneté. Devant la réaction violente des russophones et les exigences du Conseil de l'Europe, le gouvernement fit adopter par le Saeima (Parlement) une nouvelle loi sur la citoyenneté . En 1997, on comptait encore plus de 300 000 "non-citoyens" détenteurs d'un permis de résidence.

 

Exception faite des conditions d'âge, il est exigé à quiconque est "non letton" la résidence permanente, une source légale de revenus, l'abandon de la double citoyenneté (lire: russe), une connaissance de la langue lettone, de l'histoire et de la Constitution du pays et une prestation de serment à l'État letton.

 

Pour ceux qui ne peuvent pas demander la naturalisation, la Lettonie a légiféré sur le statut des "non-citoyens" appelés maintenant "citoyens de l'ex-URSS qui n'ont pas la citoyenneté lettone ou une autre citoyenneté".

 

On peut parler d'échec de la politique de naturalisation de la Lettonie, car seulement un millier des 700 000 "non-citoyens" du pays avaient déposé une demande de naturalisation en 1996-1997. Une nouvelle loi sur la citoyenneté, prévoyant des quotas pour les naturalisations applicables à partir de l'an 2000, a été adopté le 21 juin 1994.

Malgré la simplification des procédures de naturalisation, l'Union Européenne souhaite encore quelques changements à la législation sur la citoyenneté, car le critère ethnique pour l'obtention de la citoyenneté lettone va à l'encontre de la Convention Internationale sur l'élimination de toutes formes de discrimination raciale.
En somme, le problème de la citoyenneté ne pourra être réglé que le jour où la Lettonie ne se considérera plus comme l'héritière de la "République d'avant-guerre" pour qui les cinquante dernières années soviétiques se sont réduites à une "occupation" militaire.

 

   

 

 

 
Une production Fréquence Sillé / R@dionet. Conception et réaisation : Franck POHU, mars 2002
Textes : Laure et Ludivine - Photos : Laure, Ludivine, Thierry et Franck